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2021 : Au propos de la continuité pédagogique

Toute l’organisation scolaire repose sur la présence des enseignants et des élèves ou étudiants dans des établissements de formation ; présence organisée en heures de cours en salle. Un contact direct entre professeurs et élèves est la règle pour assurer un enseignement de qualité au plus près des besoins pédagogiques.
Quand la présence dans une même salle devient potentiellement dangereuse et que les autorités décident d’un confinement de la population, il faut trouver d’autres solutions pour poursuivre les enseignements, le mieux, ou plutôt le moins mal possible.

Cette expression « continuité pédagogique » est apparue avec l’impossibilité de faire cours dans les établissements scolaires ou universitaires du fait des risques de contagion.

Qu’est-ce que la continuité pédagogique ?

On parle de continuité pédagogique pour désigner l’impérieuse nécessité de préserver à distance le contact pédagogique entre enseignants et apprenants sans lequel un décrochage scolaire, social ou / et psychologique peut apparaître rapidement.

La continuité pédagogique c’est d’abord un effort de tous pour rester en contact, pour échanger sur les nouvelles conditions de travail, pour poursuivre, le mieux possible, les enseignements, les réunions de concertation, les échanges avec les élèves, avec leurs parents et entre enseignants.
C’est aussi la nécessité d’inventer de nouvelles façons de travailler quand il n’y a plus d’accès aux internats, aux salles de classe, à un emploi du temps régulier.
C’est également l’ambition de maintenir le mieux possible les exigences de formation pour préparer le passage dans la classe supérieure ou / et l’examen.

Comment assurer la continuité pédagogique ?

D’abord en la préparant avant qu’elle ne s’avère nécessaire. Il s’agit d’être prêts rapidement, presque sans transition, du jour au lendemain, à passer du temps en présence au temps à distance. Peut-être nous faudra-t-il vivre durablement avec des risques épidémiques qui nécessiteront de recourir plus fréquemment au travail à distance.

Les établissements connaissent les moyens dont disposent les élèves, les étudiants et leur famille pour communiquer à distance. Il s’agit au mieux d’un ordinateur accessible relié à internet avec un débit suffisant ; éventuellement un tel ordinateur partagé ; une tablette ; un smartphone ; un téléphone ; ou même, seulement, le courrier papier. Ceci permet de savoir à l’avance comment contacter les jeunes et leur famille.

Les supports de cours et d’évaluation préparés par les enseignants doivent permettre de supporter un passage rapide au travail à distance. A cette fin, ils peuvent être le plus souvent possible disponibles au format numérique (format pdf notamment) et composés en petites unités ou fiches. Par exemple, une notion est étudiée sur une ou deux feuilles recto-verso comportant explications, puis exemples et exercices. Il sera ainsi possible de poster de petits fichiers par internet ou directement sur papier après impression.

Les élèves, les étudiants, doivent être habitués à travailler sur des supports de cours et d’évaluation accessibles en ligne, qui peuvent être imprimés si nécessaire. Il est important que le cours soit suffisamment découpé pour que chaque leçon soit accessible et puisse être travaillée en un temps raisonnable.
Finalement, les supports de cours, mais aussi la façon de faire cours, doit être adaptable pour permettre de passer aisément du présentiel au distanciel.

Comment faire cours à distance ?

Nos enseignements ne sont pas conçus pour cela, il faut donc admettre qu’il faut travailler dans une situation dégradée en essayant de préserver l’essentiel : le contact avec les élèves, l’apport de nouvelles notions, les évaluations.

Pour tous, enseignants et apprenants, il est important de partager son temps entre famille et profession, entre temps de travail et de repos, ceci dans un emploi du temps devenu uniforme. Il faut éviter la saturation que peut provoquer une longue période de travail sur écran.

Il est ainsi difficilement envisageable de maintenir l’emploi du temps hebdomadaire habituel en classe, encore moins une relation de travail synchrone où élèves et professeur sont en interaction au même moment comme dans les heures de cours en classe. La distance implique des temps de disponibilités variables, fortement dépendants de l’environnement familial et des moyens disponibles pour communiquer.

Il faudra le plus souvent adopter une relation asynchrone qui permet à chacun de travailler quand cela lui est possible, au moment où il ou elle est disponible, quand les outils de communication le sont également. Cela peut correspondre à des cycles d’apprentissage à échéance : envoi d’une fiche à étudier, un délai pour la travailler puis rendre les exercices ; enfin, un retour du professeur en conseils et corrections. Au besoin, autant que possible, un temps synchrone pour réguler, une visioconférence par exemple.

Ce mode de fonctionnement peut particulièrement aider les élèves en difficulté car ils peuvent davantage disposer d’un accompagnement personnalisé en dehors des médiations habituelles du groupe classe.

Toujours évaluer, noter

On ne peut enseigner sans évaluer. Evaluer c’est déterminer une valeur, il n’y a pas d’évaluation sans mesure d’un résultat. La notation (les notes, l’évaluation des compétences) reste indispensable pour encourager, pour maintenir l’engagement, pour aider les élèves à se repérer par rapport aux attendus.

Ce positionnement régulier des élèves est indispensable pour conforter la confiance entre enseignant et apprenants comme pour constater les progrès. Il doit être bienveillant, encourageant, surtout dans un contexte d’apprentissage difficile car à distance.

S’organiser avec le numérique

L’enseignement à distance, asynchrone et différencié selon les besoins de chacun, nécessite une organisation rigoureuse pour chaque professeur comme pour les équipes pédagogiques et éducatives. Cette nécessaire organisation nouvelle peut tirer profit des usages numériques : des dossiers partagés accessibles sur le web pour déposer et accéder aux supports de cours et collecter les rendus ; un calendrier partagé pour que chacun puisse voir où se trouvent les rendez-vous en ligne, y compris ceux des autres enseignants ; un fil de discussion pour que les élèves puissent poser des questions avec des réponses qui profitent à tous ; des applications d’évaluation de type QCM ; etc. Ces outils doivent pouvoir, autant que possible, être accessibles avec des moyens limités, notamment depuis un smartphone.

Absence ou décrochage ?

Le travail à distance étant si peu habituel, et parfois si difficile à tenir, que certains ne peuvent suivre. Ils décrochent plus ou moins vite, plus ou moins volontairement. Ce découragement est malheureusement contagieux et peut même toucher les enseignants. Il ne faut pas lâcher au prétexte que peu d’élèves s’activent, répondent, travaillent les exercices. Au contraire, tenir le rythme incite les élèves à rester ou même à rejoindre la classe virtuelle.
Bien sûr, certains élèves sont véritablement dans l’impossibilité de travailler à distance, ils sont toutefois très rarement dans l’impossibilité de donner signe de vie, au moins par téléphone. Il faut travailler avec celles et ceux qui sont présents, ou qui essayent de l’être, en tenant compte le mieux possible de leur progression individuelle, de leurs contraintes, de leurs difficultés.

Chacun avance à son rythme

La professeure, le professeur, devient un accompagnateur, il suit la progression de chaque élève en aidant à faire les exercices. Le cours, les notions sont résumées dans une courte fiche agrémentée d’exemples puis d’exercices destinés à consolider la compréhension de la notion abordée.
On parle parfois de classe inversée (cours suivi sur fiches à la maison, exercices accompagnés par le professeur) ou de classe active (liberté des élèves dans le choix des notions à étudier et des exercices à faire, accompagnement du professeur).

Une nouvelle façon de penser l’enseignement ?

La continuité pédagogique peut être une opportunité pour repenser la façon de faire cours, non seulement pour qu’elle puisse s’adapter plus facilement à un fonctionnement en distanciel, mais aussi pour adopter davantage, progressivement, une posture d’accompagnement plutôt que de cours magistral : le côte à côte professeur/élève plutôt que le face à face.

Ce propos théorique est certes facile à tenir, il est assurément beaucoup moins facile à réaliser avec des classes. Mais c’est le propre de toute innovation pédagogique !

Pour aller plus loin sur Eduscol :

- Le plan de continuité pédagogique - La situation sanitaire liée à la circulation de la Covid-19 a conduit le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports à identifier différents cas de figure pour lesquels il met à disposition un ensemble d’outils permettant d’assurer la continuité des enseignements dans les écoles, collèges et lycées. Les réunions de prérentrée sont l’occasion d’anticiper la finalisation des plans de continuité pédagogique et la coordination des équipes.
https://eduscol.education.fr/2227/plan-de-continuite-pedagogique

- La continuité dans le second degré
https://eduscol.education.fr/2728/continuite-pedagogique-dans-le-second-degre

- La foire aux questions sur la continuité pédagogique (pdf)
https://eduscol.education.fr/document/4342/download

Les ressources académiques :

Le mémento continuité pédagogique de la DANE
https://dane.ac-noumea.nc/spip.php?article93

La continuité pédagogique en économie-gestion, ressources et outils :
https://ecogest.ac-noumea.nc/spip.php?article113

De la créativité à l’innovation ; un témoignage d’équipe pédagogique sur le blog d’un enseignant.

Mise à jour : 1er novembre 2021

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